samedi 7 décembre 1996

LES TROMPETTES DE LA MORT ... Théâtre de la Colline ****~


A Paris, dans un studio-kitchenette près de la porte d’Italie et du périphérique, un lundi d’octobre, il pleut. Annick, quarante ans, secrétaire, rentre du travail après avoir passé, comme chaque semaine, le week-end chez sa mère, en Bretagne. Elle en rapporte un paquet qu’elle doit remettre à une « amie d’enfance », Henriette, née dans le même village qu’elle mais qui depuis longtemps ne va plus « chez les ploucs ». L’intrusion d’Henriette, devenue Alexane, comédienne et Parisienne, puis de son compagnon, Jean-François, journaliste et écrivain, dans le studio meublé à la Redoute ébranle tout l’univers d’Annick.

Avec la justesse musicale de son rythme, de ses silences et de ses sous-entendus, avec son impitoyable sècheresse, le dialogue millimétré de Tilly n’épargne personne ; mais il s’agit d’une cruauté sans méchanceté, qui renvoie dos à dos ces deux mondes que tout sépare. Le plus ridicule n’est pas peut-être celui dont on rit le plus : la vraie ruse ou la vraie façon de la comédie, c’est d’ironiser sur l’ironie – la façon la plus efficace de conjurer le mépris.




de Tilly          mise en scène Tilly
avec Maryline Even, Eric Guérin, Josiane Stoleru


samedi 19 octobre 1996

BONBON ACIDULE ... Théâtre de la Colline ****~

Une expérience inoubliable ...

1996, en Argentine. A la suite de la mort de son père, Maria, vingt-deux ans, va quitter sa maison d’enfance. Une photo, un vieux journal, une lettre lui font revivre ou imaginer le passé : la jeunesse de Mario, le père ludique et taciturne, son amitié avec le Gitan qui tient le bar où la belle Galicienne danse le flamenco, son amour pour deux femmes, Eugénie et Alexandra. En désordre, ou selon l’ordre profond de la mémoire, les moments lumineux de l’enfance alternent avec la réalité du malheur : l’exil, la mort de la mère, la disparition d’Alexandra sous le régime des militaires.

Pour nous guider, avec sensibilité, avec tendresse, dans ce voyage à travers le temps, Ricardo Sued, comme à colin-maillard, nous plonge dans l’obscurité. Dans la nuit du théâtre, nous verrons pourtant, chacun à notre manière, comme en rêve, un Gitan, des gnomes, des citronniers, des arcs-en-ciel : un parcours magique et ludique qui nous apprend à ne plus avoir peur du noir.


de Ricardo Sued        mise en scène Ricardo Sued
avec Rosario Audras, Marie-Laure Dougnac, Jean-Claude Fernandez, Jérôme Kircher, David Michel