vendredi 26 octobre 2012

CELIBATAIRES ... Théâtre des 3 bornes Paris ***~~

On ne compte plus les spectacles de café théâtre consacrés au sujet actuellement à l'affiche. Alors si "Célibataires", proposé aux Trois Bornes, tire son épingle du jeu, c'est probablement parce qu'au delà d'une succession de sketches sur la quête de l'âme soeur, ses auteurs (Rodolphe Sand et David Talbot) ont su assez justement dépeindre , avec humour mais sans lourdeur, des situations, des personnages et des sentiments dans lesquels tout un chacun est susceptible de se reconnaître.

Ainsi suivons-nous trois protagonistes à la fois hauts en couleurs et pleins de vérité, d'humanité, de fragilité. Christiane, jeune femme traumatisée par une rupture récente, Antoine, vieux garçon, et Bruno, tombeur de service, nous embarquent à la salle de sport, en boîte de nuit, chez une coach-relookeuse, ou en week end "chasse au trésor" spécial célibataires...

Le texte prête plus souvent à sourire qu'à rire véritablement à gorge déployée, mais il a le mérite d'être habilement structuré et d'offrir aux comédiens une partition leur permettant d'explorer différentes facettes de leurs personnages. Subtilement et efficacement dirigés par Pierre-Andre Ballande, ils nous amusent et nous émeuvent aussi parfois. On pense notamment à cette séquence où Christiane s'auto-souhaite son anniversaire, seule chez elle, faisant croire à sa mère, au téléphone, qu'elle est entourée de ses amis.

Plaisant moment.

mercredi 24 octobre 2012

ANTIGONE ... Théâtre du Vieux Colombier Paris ****~

Issue de l’union fatale d’OEdipe et de Jocaste, Antigone est aux prises avec son destin, en révolte contre l’ordre des hommes. Ses frères Étéocle et Polynice se sont entre-tués lors de la guerre des Sept Chefs. Leur oncle, Créon, devenu roi de Thèbes, organise des funérailles solennelles pour le premier et refuse que le corps du second soit enseveli. Bravant l’interdit, Antigone recouvre de terre le corps de Polynice. Arrêtée, conduite devant le roi qui tente de la sauver, l’inflexible jeune fille rejette avec véhémence le bonheur, factice, que son oncle lui promet. Et le verdict tombe, déclenchant l’implacable mécanique tragique, sans que rien ni personne ne parvienne à faire fléchir Créon…




"Antigone", rappelons-le, nous conte la tragédie de cette jeune femme refusant la loi et combattant le pouvoir en place incarné par son oncle Créon, roi de Thèbes. A l'issue d'une guerre qui vit s'entretuer ses deux frères, Etéocle et Polynice, le roi n'organisa de funérailles que pour le premier, interdisant que l'on ensevelisse le second. Cet interdit que bravera Antigone la fera condamner à mort.

Ecrite en 1942 sous l'occupation, inspirée de l"Antigone" de Sophocle, représentée en 1944, la pièce d'Anouilh réveillait les consciences et appelait à la résistance. Soixante dix ans plus tard, celle-ci nous interroge toujours sur le monde que nous désirons, nos libertés, nos politiques. L'écriture est magnifique, moderne, d'une puissance extraordinaire, d'une poésie rare, et pleine d'humanité. On ne peut qu'être saisi à la lecture ou à l'écoute de la prose du dramaturge.

Sur le plateau du Français, Françoise Gillard est une Antigone bouleversante. Fragile oisillon débordant d'énergie, à la force de caractère impressionnante, elle parvient à délivrer toutes les couleurs de son personnage. Sa colère qu'elle ne peut contenir, sa détermination sans faille, son courage qu'elle affiche sans trembler... Les sentiments jaillissent de la comédienne avec une infinie justesse. Bruno Raffaelli se révèle quant à lui magistral dans son interprétation effrayante et glaçante du politique Créon. Marion Malenfant est une Ismène effervescente et touchante ... Chacun est à sa place dans le subtil travail qui nous est proposé.

http://www.fousdetheatre.com/


Créon
Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser contre moi ?
Antigone
Non
Créon
Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ?
Antigone
Pour personne. Pour moi.

de Jean Anouilh          mise en scène Marc Paquien
avec Véronique Vella : La Nourrice, Bruno Raffaelli : Créon, Françoise Gillard : Antigone, Clotilde de Bayser : Le Choeur, Benjamin Jungers : Le Messager, Stéphane Varupenne : Le Garde, Nâzim Boudjenah : Hémon, Marion Malenfant : Ismène

vendredi 19 octobre 2012

PLAY AND PLAY... Maison des Arts Créteil ****~

Bill T. Jones / Arnie Zane Dance Company
Play and Play : an evening of movement and music


Joué par des musiciens en scène, ce programme de musique classique applique l’inventivité chorégraphique de Bill T. Jones à quelques-unes des plus belles oeuvres du patrimoine musical occidental.

Sur des compositions de Beethoven, Mendelssohn et Ravel, ces pièces mettent en lumière la joie du travail en commun des musiciens et des danseurs. En effet pour ce programme spécialement conçu pour Créteil, Bill T. Jones s’est adjoint le soutien artistique de Janet Wong et de sa compagnie de même qu’il rend hommage au duo si créatif qu’il formait avec Arnie Zane.

Ce répertoire comprend les fondamentaux de la danse moderne aujourd’hui et plus particulièrement sa pièce si joyeuse D-man in the Waters. Célébration de la vie et de la résilience de l’esprit humain, elle guide le public à travers la perte, l’espoir et le triomphe retrouvés. Basée sur l’octuor à cordes en mi bémol majeur op. 20 de Mendelssohn, elle est l’un des plus fins exemples de l’esthétique post-moderne.
Avec Arnie Zane, Bill T. Jones a révolutionné la forme du duo mais aussi introduit dans ses chorégraphies des questionnements sociaux et identitaires qui ne vont plus cesser de traverser la danse américaine. Depuis le choc provoqué par sa collaboration légendaire avec le batteur Max Roach dès 1983, Bill T. Jones et sa compagnie continuent d’incarner l’une des plus innovantes et puissantes tendances de la danse moderne dans le monde.

jeudi 11 octobre 2012

YO GEE TI ... Maison des Arts Créteil **~~~

Déçue ... certes les décors sont magnifiques, les danseurs d'un excellent niveau ...
mais ce spectacle pour moi n'a pas d'âme :-(
j'ai hâte de retrouver Käfig !!!
Sur le papier, Yo Gee Ti avait d'abord l'air modeste d'"une rencontre hip-hop amicale", selon les termes de Merzouki. Sur le terrain, l'affaire s'emballe, met deux ans à se concrétiser, pour finir en superproduction. "L'idée était de promouvoir le hip-hop à Taïwan, où le niveau reste encore amateur et l'esthétique tournée vers le show, précise Pi-Twang Huang. Mais, après une audition de Mourad en 2010 - ils étaient quatre-vingts hip- hopeurs -, le projet a changé. Les danseurs n'étaient pas assez professionnels. Il a fallu se tourner vers des interprètes contemporains."

Sur le plateau, ils sont finalement cinq Taïwanais de haut niveau, affûtés dans tous les styles - du classique au traditionnel en passant par les arts martiaux -, àcopiner avec cinq hip-hopeurs français. Surfant entre les fils d'un somptueux rideau de laine, camouflés sous d'imposantes et étouffantes sculptures tressées - le décor et les accessoires, tous en grosse laine brute, sont signés par le styliste taïwanais Johan Ku -, ils font mystérieusement corps avec une énergie dévorante.