lundi 28 octobre 2013

ROY LICHTENSTEIN ... Centre Pompidou ****~

"Je veux que mon tableau ait l’air d’avoir été programmé, je veux cacher la trace de ma main."
Roy Lichtenstein

Après Chicago, Washington et Londres, l'artiste américain Roy Lichtenstein, figure majeure du Pop Art, fort peu représenté dans les collections publiques françaises, enfin à Paris avec une rétrospective tonique au Centre Pompidou.




















 


 "Je serais plus un classique qu'un romantique" Roy Lichtenstein




































"Je ne crois pas que je fais des parodies. Je crois que je réinterprète des œuvres antérieures dans mon propre style, comme Picasso quand il réinvente Velasquez, Delacroix ou Rembrandt." Roy Lichtenstein


























CRITIQUES

L'Américain Roy Lichtenstein (1923-1997) est sans aucun doute l'une des figures, aux côtés d'Andy Warhol, les plus populaires du pop art version américaine. Présentant ses tableaux agrandissements de cases de bandes dessinées, ses toiles de pin-up avec phylactères aux textes ironiques et romantiques, mais aussi des gravures sorties du fonds de la BN, voici une vaste rétrospective d'une rare intelligence. Relecture de l'histoire de l'art, de Matisse à l'art japonais classique, passion pour les trames et techniques de la céramique ou celles de l'imprimerie, on salue avec enthousiasme cette exposition très bien scénographiée, qui pétille comme un bonbon aux couleurs acides et qui emballe l'œil et l'esprit !
*** Laurent Boudier TELERAMA


vendredi 25 octobre 2013

GENESIS, Sebastiao Salgado ... Maison Européenne de la Photographie ****~

GENESIS est la grande exposition de Sebastião Salgado, un hommage photographique sans précédent à notre planète. Les 245 photographies exposées, au terme de huit ans de travail et d’une trentaine de voyages à travers le monde, sont présentées selon un parcours en cinq chapitres géographiques ("Aux confins du Sud", "Sanctuaires naturels", "Afrique", "Terres du Nord", "Amazonie et Pantanal"), qui sont autant de régions du monde explorées par Sebastião Salgago pour nous révéler la nature de notre planète dans toute sa splendeur.


« Genesis est la quête du monde des origines, celui qui a évolué pendant des millénaires avant d’être confronté au rythme de la vie actuelle, avant d’oublier ce qui fait de nous des êtres humains. Cette exposition nous présente des paysages, des animaux et des peuples qui ont su échapper au monde contemporain. Elle met à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté.

On peut s’abreuver à la splendeur des régions polaires, des forêts tropicales, des savanes, des déserts torrides, des montagnes dominées par des glaciers et des îles solitaires. Si certains climats sont trop froids ou arides pour la plupart des formes de vie, on trouvera dans d’autres régions des animaux et des peuples qui ne pourraient survivre sans cet isolement. Ils forment ensemble une incroyable mosaïque où la nature peut s’exprimer dans toute sa grandeur.

Les photographies de Genesis aspirent à révéler cette beauté.

L’exposition constitue un hommage à la fragilité d’une planète que nous avons tous le devoir de protéger. »

Lélia Wanick Salgado




MES COUPS DE COEUR


Big Horn Creek, Yukon Territory, Canada



























Manchots à jugulaire sur un iceberg entre les îles Zavodoski et Visokoi, Îles Sandwich du Sud, 2009



















Albatros à sourcils noirs, Îles Malouines, 2009
















Iceberg entre l'île Paulet et les îles Shetland du sud dans la mer de Weddell, Péninsule Antarctique, 2005







































Sea lions, Zalophus californianus, at Puerto Egas in James Bay, Santiago Island. A group resting in the shadow of rocks formed from piled and compacted volcanic ash. Galapagos, Ecuador, 2004.





























Herdsmen driving their cattle into a camp in southern Sudan




























Baobab trees. Bay of Moramba. Madagascar




























Les femmes du village Zo’é de Towari Ypy ont l’habitude de se teindre le corps avec un fruit rouge, l’urucum ou roucou. État de Para, Brésil, 2009





























Himba woman, Namibia, 2005

Nenets of the Siberian Arctic, Russia 2011























































CRITIQUES

Huit ans de travail, 30 voyages, 245 images… Le photographe Sebastião Salgado rend un hommage à la beauté de la planète. Développé depuis 2004, ce gigantesque projet nommé Genesis montre la richesse et la diversité des peuples qui vivent encore selon un mode de vie traditionnel, au cœur de la faune et de la flore. Dans ce tour du monde des paysages, Salgado reste fidèle à sa ligne de noir et blanc, classique et lyrique en même temps. Quand il se place face aux montagnes, face aux gens ou dans les paysages blancs, il est habité d'un autre souffle, puissant. On est parti avec lui, loin, très loin. Les indécrottables terre à terre resteront comme d'habitude au ras du bitume, dans la critique cynique. L'état de la Terre n'a plus le temps des réflexions de salon.
*** Bénédicte Philippe TELERAMA


Visite guidée : "Genesis" de Sebastião Salgado... par telerama

ARTICLES

Expo « Genesis » de Sebastiao Salgado : l’iconographie du « bon sauvage »

vendredi 18 octobre 2013

ROBOT! Maison des Arts de Créteil ****~

La chorégraphe andalouse confronte humains et androïdes dans une création électro-kitsch. Où les machines à danser ne sont pas celles que l'on croit ...

Cyber pop fantaisie, Robot, la nouvelle création de la chorégraphe andalouse Blanca Li entraine 8 danseurs scupturaux à la rencontre de robots très attachants. Qui des droides ou des danseurs saura apprivoiser l’autre? A l’ère de l’hypertechnologie, l’hybridation des genres, l’homme, apprenti sorcier du futur, est en passe d’inventer un nouvel alphabet sentimental avec les machines, propres à devenir de véritables auxilaires de compagnie irrésistibles et cocasses.
Cabinet de curiosités hétéroclite et fascinant, douze engins conçus par le collectif japonais Maywa Denki, sont programmés pour faire de la musique en direct. Clavier -dirigeable, orgue-quart de soleil, xylotam-tam, instruments futuro-vintage forment une escouade sonore délirante. Les petits “Nao” apparaissent et nous souhaitons immédiatement les adopter…
Ils parlent, dansent, plient les genoux, tombent et se relevant sans rechigner. A l’unisson et sur le tempo des danseurs, les robots deviennent leurs propres maitres et écrivent l’aventure loufoque de gentils avatars.
Artiste plurielle, aux mille projets, Blanca Li sait toujours prendre de nouveaux risques avec ce sens inné du décalage poétique et déjanté, celui des véritables aventurières.

“Cette saga humanoïde mélange machines et danseurs sur fond d'humour pop. (…) Je veux questionner l'hybridation entre humain et robot en développant une relation créative entre les danseurs et les robots. On s'habitue très vite à leur presence, jusqu'à trouver normal de vivre avec eux et d'avoir des émotions très humaines à leur contact.”
*** M Magazine - 29 juin 2013



"A-t-elle voulu prendre la relève du cinéaste Jacques Tati, qui, dans Mon oncle,mettait en scène la surprise d'un enfant découvrant un aspirateur autonome ? Presque soixante ans plus tard, la chorégraphe Blanca Li colle devant le nez de ses danseurs quantité de robots plus ou moins humanoïdes et les invite à en faire leurs partenaires de ballet. De quoi confronter le geste humain au mouvement synthétique et vivre toutes sortes d'interactions avec ces créatures, tout en offrant au public un grand voyage rythmé d'étapes variées, bariolé de couleurs et d'ambiances changeantes, assaisonné d'humour piquant et même... d'émotion !

Pour ce projet, l'Andalouse de Paris — qui fête les 20 ans de sa compagnie — a retroussé ses manches : lectures, interviews et voyage d'étude au Japon, où elle s'est emballée pour Maywa Denki, collectif d'artistes à l'origine des sculptures musicales électropop que l'on retrouve alignées sur scène comme un choeur antique. Mais c'est en France qu'elle a déniché les petits êtres les plus humains : les NAO, 58 cm de haut, tout en rondeurs tubulaires, avec yeux, capacité de parole et... d'équilibre.

« De tous les robots rencontrés, ce sont eux qui dansent le mieux », confiait-elle avec tendresse en juillet dernier, lors de la création française du spectacle, au festival Montpellier Danse. L'arrivée sur scène de ces six bonshommes est un grand moment : s'instaure un dialogue risqué entre le danseur et l'androïde. Le lever de jambe creuse la différence tant le corps humain se révèle être une merveilleuse machine dont les prouesses articulaires ne s'imitent pas si facilement... Les huit danseurs, tout en corps arc-boutés ou accélérations trépidantes, se jouent d'ailleurs avec brio de la musique électro-mécanique émanant des sculptures, qu'ils stimulent aussi eux-mêmes. Cette drôle de féerie rappelle la fantaisie constructiviste du Ballet triadique (1922), d'Oskar Schlemmer, mais aussi les images de Star Trek ou de Star Wars ! Elle finit en bazar convulsif où corps, robots, fils électriques et faisceaux lumineux s'entrechoquent. Car, derrière tant de courageuses expérimentations, Blanca Li n'a pas perdu son goût du kitsch débordant"

*** Emmanuelle Bouchez TELERAMA





dimanche 13 octobre 2013

CHANGER CONSTAMMENT ... Théâtre de Saint Maur ****~

Concaténant les fragments autobiographiques de l’œuvre de Michel Onfray, Dominique Paquet dessine le portrait d’un philosophe en acte, incarné par Thomas Cousseau et mis en scène par Patrick Simon :

"L’œuvre de Michel Onfray s’ancre profondément dans l’autobiographie. A la différence des philosophes qui séparent leur œuvre de leur vie, chaque ouvrage d’Onfray s’ouvre par un chapitre autobiographique qui fonde les analyses qui suivent et s’inscrit dans le mouvement d’une philosophie pratique, qui ne sépare ni la pensée de l’action, ni surtout de l’émotion.
Cette émotion justement, que certains contempteurs du corps ont voulu éradiquer de la philosophie, ce tremblement singulier de l’être humain, nous souhaitons dans ce spectacle les entendre et les faire voir, dans le mouvement spasmodique 
de leur existence.


En relisant l’œuvre de Michel Onfray, il nous a semblé que ces chapitres liés par fragments les uns aux autres, dépassaient le cadre des confessions et ouvraient au travers de la vie d’un homme, vers une expérience philosophique universelle.
Comment un enfant trahi et malheureux peut-il se reconstruire grâce à la philosophie? Comment découvrir le monde, le pouvoir, la méchanceté sans se laisser gagner par la mélancolie ? Au travers des fragments autobiographiques d’Onfray et des questions existentielles, politiques, psychologiques induites par les événements de l’enfance, de l’adolescence et de la maturité, va naître la matière jubilatoire d’une résilience. Mais aussi un art de vivre, une morale du plaisir où joie et jouissance exaltent la légèreté et invitent à danser.
A la drogue dure du désespoir, ce spectacle offre la drogue douce et joyeuse de la philosophie. Comme l’écrit Nietzsche, il faut savoir « changer constamment en lumière et en flamme tout ce que nous sommes ».

EXTRAIT :



CRITIQUES :

A la différence de la tradition philosophique française, qui, allergique aux dérives psychologisantes qui réduiraient l’œuvre à l’homme, sépare précautionneusement les deux, chaque ouvrage de Michel Onfray s’ouvre par un chapitre autobiographique qui fonde ses analyses. « Nietzsche est le premier à affirmer que toute philosophie est autobiographique, dit Dominique Paquet, et Michel Onfray reprend cette affirmation. J’ai sélectionné les fragments sur l’enfance (à dix ans, Onfray a été placé par sa mère dans un orphelinat), sur le travail en usine, sur son père, cet homme qui a travaillé très dur toute sa vie, sur son vieux maître, Lucien Jerphagnon, sur l’infarctus qu’Onfray a subi à vingt-sept ans, événement fondateur de son écriture. L’idée était de montrer comment un enfant qui vit des expériences douloureuses peut se reconstruire par la philosophie, selon une sorte de résilience. » Construit autour de cette sculpture de soi, « jamais morbide ou larmoyante, mais dressée comme une flamme », ce spectacle se veut « une invitation à la joie, une incitation à se tenir debout, à la verticale, comme un être humain. », selon les mots de Dominique Paquet.

***Catherine Robert - LA TERRASSE



























Le titre poétique, imagé, révèle une facette littéraire et personnelle du philosophe Michel Onfray. Interprétant des textes autobiographiques montés par Dominique Paquet, un comédien seul en scène incarne le philosophe. Thomas Cousseau, précis et fiévreux d’un bout à l’autre, raconte à la première personne l’itinéraire du penseur aux origines sociales modestes, de son enfance délaissée à ses débuts comme prof. Difficile d’imaginer un parcours empreint d’une telle misère humaine. Sa mère, femme de ménage elle-même abandonnée dans son enfance, le confie à l’internat - assez voisin d’un orphelinat - de Giel, qui sonne comme « un mélange de gel et de fiel », quatre années infernales à côtoyer la rudesse des adultes et la cruauté des enfants. Puis c’est le lycée, les petits boulots dans l’usine de fromage aux murs suants le lait caillé, et, son bac passé, la rencontre avec son maître Lucien Jerphagnon à la fac de Caen, qui l’a initié à la pensée antique, laissant à chacun de ses étudiants un souvenir impérissable. Enfin, à peine évoqués ses débuts comme prof, un infarctus le frappe à 28 ans qui marque une cassure, et le début d’un cycle d’écriture interrompu, comme un élan naturel, vital. Un illustre exemple de « résilience » : comment du malheur de l’enfance émerge une lutte pour l’amour et la philosophie, comment la flamme se nourrit-elle de la douleur ? La mise en scène de Patrick Simon, avec son module cubique suspendu au plafond, laisse au texte la place qui lui revient. Le comédien est sur le fil de la rage, de l’émotion, pour énoncer cette langue claire semée de verbes et d’adjectifs claquants. Sa performance est incarnée, emportée comme l’auteur dont il montre les blessures.
***Source

vendredi 11 octobre 2013

LE POINT VIRGULE FAIT SA TOURNEE ... Maison des Arts de Créteil ***~~

présente ce soir :


Anne Sophie Girard,


Antoine Schoumsky

 et SURTOUT YANN STOTZ ! 




Yann Stotz Entre deux cascades verbales, Yann Stotz mime, virevolte et s'envole littéralement. Un homme souvent à côté de ses pompes, aux allures faussement téméraires et souvent cyniques. Un lunaire maladroit qui se prend parfois les pieds dans le tapis... Séquences comiques et numéros visuels se succèdent à un rythme d'enfer dans ce spectacle survitaminé qui n'a rien à envier aux plus grands moments de l'histoire du burlesque. 


Yann STOTZ, James Bond par youhumour


Antoine Schoumsky Dans Schoumsky Au parloir 
Le détenu Schoumsky doit faire un spectacle comique en échange d'une remise de peine : Autant vous dire qu'il a tout intérêt à vous faire rire ! Il vous raconte l'histoire d’un homme ordinaire en quête de célébrité. Une quête qui l'a mené directement à la case prison... Comment s'en sortir ? Surtout quand votre psychologue carcérale est autodidacte. Une solution: l'Imagination. Et celle de SCHOUMSKY est des plus rock'n'roll ! Une histoire trash pour amateur d'humour "fluide glacial"... Après avoir gagné le prix Humour en Capitales 2012, l'humour trash d'Antoine Schoumsky a séduit les spectateurs du festival d'Avignon et vient poser ses menottes au Point Virgule! "Un Prison‐Break vu par Mel Brooks" LE MOUV "Sans concession, SCHOUMSKY s'inscrit au côté de grands comme Dupontel" L'EXPRESS "Différent, incisif et corrosif, interprété avec talent" YOUHUMOUR "Un excellent one man show, très drôle et très acide!" LA PROVENCE

************** ATTENTION OREILLES SENSIBLES, S'ABSTENIR !!! ***************




Anne Sophie Girard Découverte sur Canal + dans le "Jamel Comedy club"
Anne‐Sophie Girard est sûrement la plus grande humoriste de sa génération... Mesurant près d'un mètre quatre‐vingt ! Elle peut pleurer devant une frite, a la phobie des conseillers d'orientation et se méfie des filles qui portent "un manteau blanc". Anne‐Sophie Girard c'est votre meilleure copine, votre petite soeur, votre fantasme (pour 1,4% des internautes interrogés). Bref, Anne‐Sophie Girard c'est vous... Mais en pire !


euh non, pas d'extrait, elle est sympatoche mais c'est pas la peine ;-)

mardi 8 octobre 2013

BERENGERE KRIEF ... Maison des Arts de Créteil ****~

Comment s'en sortir quand on a le physique de Barbie et la voix de GI Jooe ?

Quel est le point commun entre Joey Starr et Jean d'Ormesson ?
Pourquoi a-t-on l'impression d'avoir déjà vu les candidats de "L'amour est dans le pré" dans "Faites entrer l'accusé" ?
Est-ce vraiment une bonne idée de monter dans une Opel Corsa en pleine nuit avec quatre inconnus ?
Dans "Belle et toute nue", pourquoi dit-on "belle" à la place de "grosse"?

Fraîche et moderne, girly et universelle, Bérengère Krief fait rimer cupcake et politiquement incorrect. Un one-woman-show où Jeanne d'Arc croise Batman et Freud côtoie Ribéry.


Quelle énergie et quel pep's !  Cela fait longtemps qu'un one (wo)man show ne m'avait ainsi embarquée. Mention spéciale aux passages où elle retrouve ses 10, 15 et 18 ans et bien sûr le Cours de répartie anti-relous !!! Allez j'ose ... Florence Foresti en plus fresh ;-)

 

CRITIQUES (celles qui comptent ... ;-)

Pétillante est le mot qui vient à l’esprit lorsqu'on voit Bérengère Krief débouler sur scène. La jeune humoriste au peps d’enfer excelle à se moquer des filles, des garçons, de ses copines… et d’elle-même : « Comment s’en sortir quand on a le physique de Barbie et la voix de GI Joe ? » Certes, les textes sont « légers », mais souvent originaux, comme son décryptage des titres des albums de Tintin ou son cours de reparties « anti-relous » pour clouer le bec aux dragueurs pénibles. Tout au long de son spectacle, Bérengère Krief fait preuve de culot mais aussi d’un évident sens de la scène.
*** Michèle Bourcet - Télérama

"Coup de girl ! Cette poupée blonde à la langue bien pendue brocarde avec malice Facebook, les Frères Bogdanov et la connerie machiste."
*** LE CANARD ENCHAINE



Faire la rigolote est une vocation ?
Je ne fais pas, je suis marrante. Depuis toute petite, j’ai envie de faire rire. La révélation de mon potentiel comique a eu lieu à l’âge de 9 ans quand j’ai bredouillé deux phrases drôles dans un spectacle pour enfants.

Toute jeune, vous vous étiez essayée dans un genre plus dramatique…
Définitivement, ce n’est pas mon truc. Adolescente, je m’étais lancée avec des copines dans une pièce bien glauque de Garcia Lorca. Alors que je lisais très sérieusement mon texte, la professeure de théâtre a été catégorique : “Bérengère, laisse tomber.” Vexée, j’ai hérité du rôle de la grand-mère folle qui parle à un mouton…

Votre public du Grand Point Virgule est “très girly”. Vous vous en donnez à cœur joie avec les relous qui tentent la drague…
Laquelle d’entre nous n’a pas entendu le pauvre “Hé, mademoiselle, vous êtes charmante, bla bla bla…” ? En effet, je propose des réponses à celles qui se font aborder d’une manière qui n’est pas toujours très fine. “Est-ce vraiment une bonne idée de monter de nuit dans une Opel Corsa avec quatre inconnus” ? La réponse est non ! Je ne mène pas un combat féministe, mais un peu d’élégance ne nuit pas.

Ce langage de charretier qui fait votre succès sur scène est-il votre quotidien ?
Toutes les filles d’aujourd’hui parlent comme ça. Balancer des horreurs et des gros mots dans ma petite robe toute fraîche est jubilatoire.

Votre one-woman-show amuse-t-il également vos parents ?
Ils sont assidus à mes spectacles. Toutefois, j’essaie d’occulter leur présence dans la salle quand j’aborde le sketch de Mr Friz…

Est-ce que, comme tous les humoristes de votre génération, vous diriez que c’est Jamel qui vous a donné l’envie de faire de la scène ?
J’ai grandi avec Elie Kakou que je regardais en boucle. Elie Semoun aussi a été une vraie révolution. Puis, c’est Florence Foresti qui a ouvert la porte aux filles. Grâce à elle, tout est possible.

N’est-ce pas frustrant de ne plus être le “plan cul régulier” du héros de la série “Bref” ?
C’est vrai que mes soirées sont plus longues. Il fallait bien que l’aventure se termine un jour. Mon papi, lui, a été soulagé. Il ne comprenait rien à cette affaire plus générationnelle que porno.

Dans la rue, on vous appelle Bérengère, Marla de Bref ou Natascha (Kampusch) dont vous êtes le sosie officiel et qui vous a inspiré un sketch très politiquement incorrect ?
J’ai entendu pas mal de Marla, quelques Bérengère, comme si j’étais une copine, Natascha, pas encore. Son histoire est fascinante. Je peux comprendre que mon interprétation puisse choquer. Sur scène, je prends une énorme distance par rapport à cet horrible fait divers. Heureusement que Tryba avait assuré une bonne isolation phonique pour la cave dans laquelle elle a séjourné pendant 3096 jours.