vendredi 18 octobre 2013

ROBOT! Maison des Arts de Créteil ****~

La chorégraphe andalouse confronte humains et androïdes dans une création électro-kitsch. Où les machines à danser ne sont pas celles que l'on croit ...

Cyber pop fantaisie, Robot, la nouvelle création de la chorégraphe andalouse Blanca Li entraine 8 danseurs scupturaux à la rencontre de robots très attachants. Qui des droides ou des danseurs saura apprivoiser l’autre? A l’ère de l’hypertechnologie, l’hybridation des genres, l’homme, apprenti sorcier du futur, est en passe d’inventer un nouvel alphabet sentimental avec les machines, propres à devenir de véritables auxilaires de compagnie irrésistibles et cocasses.
Cabinet de curiosités hétéroclite et fascinant, douze engins conçus par le collectif japonais Maywa Denki, sont programmés pour faire de la musique en direct. Clavier -dirigeable, orgue-quart de soleil, xylotam-tam, instruments futuro-vintage forment une escouade sonore délirante. Les petits “Nao” apparaissent et nous souhaitons immédiatement les adopter…
Ils parlent, dansent, plient les genoux, tombent et se relevant sans rechigner. A l’unisson et sur le tempo des danseurs, les robots deviennent leurs propres maitres et écrivent l’aventure loufoque de gentils avatars.
Artiste plurielle, aux mille projets, Blanca Li sait toujours prendre de nouveaux risques avec ce sens inné du décalage poétique et déjanté, celui des véritables aventurières.

“Cette saga humanoïde mélange machines et danseurs sur fond d'humour pop. (…) Je veux questionner l'hybridation entre humain et robot en développant une relation créative entre les danseurs et les robots. On s'habitue très vite à leur presence, jusqu'à trouver normal de vivre avec eux et d'avoir des émotions très humaines à leur contact.”
*** M Magazine - 29 juin 2013



"A-t-elle voulu prendre la relève du cinéaste Jacques Tati, qui, dans Mon oncle,mettait en scène la surprise d'un enfant découvrant un aspirateur autonome ? Presque soixante ans plus tard, la chorégraphe Blanca Li colle devant le nez de ses danseurs quantité de robots plus ou moins humanoïdes et les invite à en faire leurs partenaires de ballet. De quoi confronter le geste humain au mouvement synthétique et vivre toutes sortes d'interactions avec ces créatures, tout en offrant au public un grand voyage rythmé d'étapes variées, bariolé de couleurs et d'ambiances changeantes, assaisonné d'humour piquant et même... d'émotion !

Pour ce projet, l'Andalouse de Paris — qui fête les 20 ans de sa compagnie — a retroussé ses manches : lectures, interviews et voyage d'étude au Japon, où elle s'est emballée pour Maywa Denki, collectif d'artistes à l'origine des sculptures musicales électropop que l'on retrouve alignées sur scène comme un choeur antique. Mais c'est en France qu'elle a déniché les petits êtres les plus humains : les NAO, 58 cm de haut, tout en rondeurs tubulaires, avec yeux, capacité de parole et... d'équilibre.

« De tous les robots rencontrés, ce sont eux qui dansent le mieux », confiait-elle avec tendresse en juillet dernier, lors de la création française du spectacle, au festival Montpellier Danse. L'arrivée sur scène de ces six bonshommes est un grand moment : s'instaure un dialogue risqué entre le danseur et l'androïde. Le lever de jambe creuse la différence tant le corps humain se révèle être une merveilleuse machine dont les prouesses articulaires ne s'imitent pas si facilement... Les huit danseurs, tout en corps arc-boutés ou accélérations trépidantes, se jouent d'ailleurs avec brio de la musique électro-mécanique émanant des sculptures, qu'ils stimulent aussi eux-mêmes. Cette drôle de féerie rappelle la fantaisie constructiviste du Ballet triadique (1922), d'Oskar Schlemmer, mais aussi les images de Star Trek ou de Star Wars ! Elle finit en bazar convulsif où corps, robots, fils électriques et faisceaux lumineux s'entrechoquent. Car, derrière tant de courageuses expérimentations, Blanca Li n'a pas perdu son goût du kitsch débordant"

*** Emmanuelle Bouchez TELERAMA





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire