samedi 26 avril 1997

UNE MAISON DE POUPEE ... Théâtre de l'Odéon *****



Nora s'est changée. A quitté son déguisement de bal masqué, sa jupe rouge de danseuse de tarentelle, pour le même costume bleu d'épouse sage de 1879 qu'elle portait au premier acte, ce si joli jour de Noël où elle revenait de faire des courses. Nora abandonne le domicile conjugal. Elle n'aime plus Torvald. Elle vient de le lui déclarer. S'est assise bien en face de lui, son mari depuis huit ans. Le père de ses trois enfants. Lui a dit qu'il ne l'avait jamais comprise, et qu'elle non plus ne l'avait jamais compris.

Multiple Nora ... De la frivolité gamine à l'angoisse sourde, de la coquetterie malicieuse à la désillusion, la mobilité d'expression du visage de Dominique Blanc est prodigieuse. Stupéfiant aussi se révèle tout du long l'éventail des inflexions de sa voix, ici la gaminerie, plus loin la douleur atone. Dans le beau décor crépusculaire d'Hildegard Bechtler et la mélancolie des lumières de Dominique Bruguière, Dominique Blanc habite le rôle, lui imprime son mouvement, entre Casavettes et Bergman. Nora, c'est elle.



de Henrik Ibsen         mise en scène Deborah Warner
avec Dominique Blanc, ...