mercredi 24 octobre 2012

ANTIGONE ... Théâtre du Vieux Colombier Paris ****~

Issue de l’union fatale d’OEdipe et de Jocaste, Antigone est aux prises avec son destin, en révolte contre l’ordre des hommes. Ses frères Étéocle et Polynice se sont entre-tués lors de la guerre des Sept Chefs. Leur oncle, Créon, devenu roi de Thèbes, organise des funérailles solennelles pour le premier et refuse que le corps du second soit enseveli. Bravant l’interdit, Antigone recouvre de terre le corps de Polynice. Arrêtée, conduite devant le roi qui tente de la sauver, l’inflexible jeune fille rejette avec véhémence le bonheur, factice, que son oncle lui promet. Et le verdict tombe, déclenchant l’implacable mécanique tragique, sans que rien ni personne ne parvienne à faire fléchir Créon…




"Antigone", rappelons-le, nous conte la tragédie de cette jeune femme refusant la loi et combattant le pouvoir en place incarné par son oncle Créon, roi de Thèbes. A l'issue d'une guerre qui vit s'entretuer ses deux frères, Etéocle et Polynice, le roi n'organisa de funérailles que pour le premier, interdisant que l'on ensevelisse le second. Cet interdit que bravera Antigone la fera condamner à mort.

Ecrite en 1942 sous l'occupation, inspirée de l"Antigone" de Sophocle, représentée en 1944, la pièce d'Anouilh réveillait les consciences et appelait à la résistance. Soixante dix ans plus tard, celle-ci nous interroge toujours sur le monde que nous désirons, nos libertés, nos politiques. L'écriture est magnifique, moderne, d'une puissance extraordinaire, d'une poésie rare, et pleine d'humanité. On ne peut qu'être saisi à la lecture ou à l'écoute de la prose du dramaturge.

Sur le plateau du Français, Françoise Gillard est une Antigone bouleversante. Fragile oisillon débordant d'énergie, à la force de caractère impressionnante, elle parvient à délivrer toutes les couleurs de son personnage. Sa colère qu'elle ne peut contenir, sa détermination sans faille, son courage qu'elle affiche sans trembler... Les sentiments jaillissent de la comédienne avec une infinie justesse. Bruno Raffaelli se révèle quant à lui magistral dans son interprétation effrayante et glaçante du politique Créon. Marion Malenfant est une Ismène effervescente et touchante ... Chacun est à sa place dans le subtil travail qui nous est proposé.

http://www.fousdetheatre.com/


Créon
Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser contre moi ?
Antigone
Non
Créon
Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ?
Antigone
Pour personne. Pour moi.

de Jean Anouilh          mise en scène Marc Paquien
avec Véronique Vella : La Nourrice, Bruno Raffaelli : Créon, Françoise Gillard : Antigone, Clotilde de Bayser : Le Choeur, Benjamin Jungers : Le Messager, Stéphane Varupenne : Le Garde, Nâzim Boudjenah : Hémon, Marion Malenfant : Ismène

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